Nomenclature

Cupressus goveniana Gordon (1849)

Cupressaceae

Statut du taxon : accepté

Publication : J. Hort. Soc. London 4: 295 1849.

Noms vernaculaires : cyprès de Gowen, Cyprès de Santa Cruz ; Engl. Gowen cypress.

Synonymes  : Callitropsis abramsiana (C.B.Wolf) D.P.Little (2006) ; Callitropsis goveniana (Gordon) D.P.Little (2006) ; Cupressus abramsiana C.B.Wolf (1948) ; Cupressus aromatica Gordon (1858) ; Cupressus attenuata Gordon (1858) ; Cupressus bourgeauii Gordon (1875) ; Cupressus californica Carrière (1855) ; Cupressus cornuta Carrière (1866) ; Cupressus goveniana var. abramsiana (C.B.Wolf) Little (1970) ; Cupressus pigmaea (Lemmon) Sarg. (1901) ; Cupressus silbae B.Huang bis (2008) ; Hesperocyparis abramsiana (C.B.Wolf) Bartel (2009) ; Hesperocyparis goveniana (Gordon) Bartel (2009) ; Juniperus aromatica Carrière (1855) ; Neocupressus goveniana var. abramsiana (C.B.Wolf) de Laub. (2009) ; Neocupressus goveniana (Gordon) de Laub. (2009).

 

Bibliographie

Krüssmann Gerd, Manual of cultivated conifers, 1985.

Collectif , Flowering Plants. Dicotyledons. Volume I, 1990, Edited by K. Kubitzki

D. J. Mabberley, The Plant-Book, (1ère edition 1990, 2e edition 1997, 3e edition 2009 et 4e edition en 2017).

Collectif, Flora of North America volume 2 Pteridophytes and Gymnosperms, 1993.

Aljos Farjon, World checklist and bibliography of Conifers - 1ère édition (1998).

 

Iconographie

Urban Jacques : 1. Rameau avec cônes ; 2. carte de répartition ; 3. cônes (gros plan) ; 4. disposition des écailles sur les rameaux ; 5.  graines. 

 

Description détaillée

 

En général petit arbre de 5-8 m (10), souvent même buissonnant mais pouvant occasionnellement dépasser 25-30 m dans des conditions de sol favorables ce qui est le cas de la population de Mendocino qui a souvent été décrite sous le nom de var. pygmaea. Écorce lisse au début puis un peu plus rugueuse ou fibreuse sur les vieux sujets, s'exfoliant par plaques, grisâtre à brun foncé. Rameaux décussés irrégulièrement prenant plus ou moins naissance n'importe où sur la branche ; l'extrémité des rameaux est quadrangulaire, de 1-1,5 mm de diamètre. L'ensemble du feuillage est très aromatique lorsqu'on le froisse, dégageant une odeur qui évoque celle de l'orange. Écailles vert jaune à vert brillant, appliquées sur le rameau par rangées de 4 correspondant au 4 angles. Elles sont pointues avec ou sans glande abaxiale qui ne produit pas de goutte de résine. Cônes mâles groupés par 3-4 et de 1,5-2 mm de long, contenant 3 à 6 sacs polliniques. Cônes femelles globuleux à oblongs, groupés par 3-6 et parfois davantage, de 10-20 mm (20-30 mm chez abramsiana) de diamètre, brun foncé brillant et composés de 3 à 5 paires d'écailles lisses avec un umbo quasiment plat à maturité su les écailles inférieures et fortement émoussé sur les écailles supérieures. Les cônes sont mûrs la seconde année mais restent encore un an de plus avant de s'ouvrir. Graines de 2-4 mm, brun foncé à noires, parfois sensiblement glauques et légèrement ailées. Environ 460-500 graines au gramme selon la proportion de petites graines qui peut être parfois importante..

 

En fait les populations des trois aires présentent une variabilité nette au niveau des feuillages comme des graines ou de la taille liée au sol ce qui a eu pour résultat une pléthore de nombreuses variétés décrites (gibsonensis, glauca, gracilis, huberiana, parva, pendula, viridis) voire dans certains cas d'espèces comme le montre la synonymie alors qu'il ne s'agit que de l'expression de l'importante plasticité phénotypique de cette espèce comme on le rencontre lorsque les conditions géographiques sont un frein à la pollinisation. D'ailleurs, au sein même de ces populations on note également une variabilité importante sur d'autres caractères. Il est même possible que certains arbres de la zone de Santa Cruz soient le résultat d'hybridations naturelles avec Cupressus sargentii (E. Zavarin et al. 1971) puis de recombinaisons diverses et variées dans la population.

 

Enfin, la population de Santa Cruz référencée initialement sous le nom d'espèce de Cupressus abramsiana par Wolf en 1948 et reléguée au rang de variété en 1970 par Little est toujours maintenue par certains auteurs soit avec un statut spécifique pour les uns et variétal pour d'autres. Pourtant la différence avec le type ne justifie ni l'un ni l'autre sinon il faudrait l'accepter pour toutes les autres variétés comme décrit dans ce paragraphe. En effet la différence avec le type consiste en des cônes en moyenne plus long (20-25 mm), des feuilles vert brillant au lieu de vert jaune et des graines brun foncé au lieu de noirâtres : ces caractères sont-ils vraiment suffisants pour donner un statut particulier à cette population et pas aux autres ? Pour moi la réponse est non et cent fois non.

 

Origine géographique : l’espèce est localisée à une large bande côtière de Californie entre 60 et 1000 m d'altitude environ et composée de trois aires disjointes : le comté de Mendocino, le comté de Santa Cruz et le comté de Monterey. Cette espèce est une composante des forêts de conifères (notamment pins) sur des sols relativement stériles et plutôt minéraux bien que la population de Mendocino croisse sur des sols plus riches en humus expliquant ainsi la formation de sujets bien plus grands qu'ailleurs. Les effectifs de l'espèce sont en nette régression notamment à cause des incendies fréquents mais aussi à cause de l'exploitation forestière et de l'augmentation des constructions. l'IUCN estimait en 2013 à environ à 2300 arbres adultes.

Jacques Urban, 2020. 

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante
Culture en Europe : aucune ; occasionnelle ; peu commune ; commune ; abondante - Zone de rusticité : 8