Nomenclature

Abies nephrolepis  (Trauv. ex Maxim.) Maxim. (1866)

Pinaceae

Statut du taxon : accepté

Publication : Bull. Acad. Imp. Sci. Saint-Pétersbourg III, 10: 486 1866
Synonymie : Abies sibirica var. nephrolepis Trauv. ex Maxim. (1859) ; Abies veitchii var. nephrolepis (Trauv. ex Maxim.) Mast. (1880).

Noms vernaculaires : sapin du Liaoning

 

Bibliographie
Aljos Farjon
, World checklist and bibliography of Conifers, 2001.
Urban Jacques , Les cahiers du naturaliste N°1, 2005. (en vente sur florama.fr)
 
Iconographie
Jacques Urban : 1 et 2. - Photos 2 : Abies nephrolepis subsp. sibirica.
 
Description détaillée
 
Arbre majestueux de 15-20 m (jusque vers 30 m pour 1,20 m de diamètre) à couronne dense et à écorce grise plutôt lisse ou portant des écailles longitudinales. Jeunes rameaux pubescents, brun pâle à jaunâtres devenant gris à gris-brun les années suivantes. Bourgeons globuleux brun-rouge et légèrement résineux. Aiguilles pectinées sur 2 rangées et orientées vers le haut. Elles mesurent en moyenne de 15 à 22 mm (35 mm) de long et sont nettement fourches sauf sur les rameaux fructifères ou principaux où elles sont pointues. La face inférieure compte 2 lignes de stomates blanchâtres alors que la supérieure est très fréquemment sillonnée. Cônes sessiles, ovoïdes à cylindriques de (4,5 cm) 6-8 cm (10 cm) de long sur 2-3 cm de diamètre avec un apex plutôt pointu. Ils sont pourpre-foncé ou brun-pourpre à maturité et plus clairs lorsqu'ils sont jeunes. Toutefois chez la population chlorocarpa décrite en 1918 en Corée, les jeunes cônes sont verts corroborant ainsi le caractère non spécifique de ce caractère sauf s'il s'agit d'une population métissée avec un autre taxon et à supposer que cette dernière description soit toujours valide. Les écailles du milieu du cône sont principalement réniformes, les parties visibles étant densément pubescentes. Les bractées sont presque toujours cachées par les écailles même si parfois quelques unes dépassent et sont réfléchies. Graines de 8-12 mm de long dont la moitié pour l'aile brunâtre et mûres en octobre. En principe 4-5 cotylédons.

 

Origine géographique : les montagnes du nord-est de la Chine (Shanxi, Hebei, Liaoning, Jilin et Heilongjang), la Corée et l'extrême est de la Russie entre 300 et 2100 m d'altitude.
 

Taxon très proche du groupe veitchii, ne s'en différenciant que par des bractées principalement cachées sans compter sur la distribution allopatrique de ces deux groupes. Enfin, taxon peu commun dans les collections hexagonales alors que son bois est largement exploité dans ses régions d'origine.

Jacques Urban, 2005.

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante
Culture en Europe : aucune ; occasionnelle ; peu commune ; commune ; abondante - Zone de rusticité : 5

Taxons inférieurs

Abies nephrolepis subsp. sibirica (Ledebour) J. Urb. (2005)

 

Statut du taxon : accepté à travers cette publication

Synonymie : Abies sibirica Ledeb. (1833) ; Abies pichta J. Forbes (1838) ; Pinus pichta Fisch. (1847).

 

Atteint 30 à 35 m de haut pour un diamètre de 1 m. Ecorce lisse gris-brun et jeunes rameaux gris-jaunâtres comme chez nephrolepis si on excepte qu'ils sont souvent un peu plus brillants et que l'écorce est plus résineuse. Bourgeons globuleux et résineux. Aiguilles en moyenne sensiblement plus longues que chez nephrolepis (25-40 mm) dirigées vers le haut et arrangées par groupes sur 2 rangs latéraux mais pas pectinées comme chez nephrolepis. La différence est subtile et il pas toujours facile à faire. Pour le reste, elles ont aussi 2 lignes stomatales argentées sur la face inférieure et un apex émarginé sauf sur les rameaux fructifères. Par contre elles sont aromatiques (à moins que nephrolepis le soit aussi mais d'une manière moins prononcée ce qui expliquerait l'absence d'information sur ce sujet). Cônes sessiles quasiment identiques dans la forme, de 5-8 cm (9,5 cm) de long sur 2,5-3,5 cm de diamètre. A maturité ils sont bleuâtres à bruns ou brun-foncé et les bractées sont entièrement cachées par les écailles qui sont davantage trapéziformes que chez nephrolepis ce qui explique pourquoi chez sibirica les bractées ne dépassent jamais. Les parties visibles des écailles sont aussi pubescentes. Graines de 7 mm à ailes bleuâtres de 10 mm de long en moyenne.

Origine géographique : aire de répartition assez vaste puisque s'étirant du Kazakstan à l'ouest au Kamchatka à l'est pour la partie russe et jusqu'au nord-est du Xinjiang (Chine) et en Mongolie pour la partie méridionale. Il pousse le long des cours d'eau et dans les montagnes entre 1900 et 2400 m.
 
En 1957 Takenouchi et Chien décrivent dans la province du Heilongjang un hybride naturel entre sibirica et nephrolepis. Est-ce un seul individu ou une population entière et quelle est la localité précise ? En effet il est curieux de remarquer que la flore de Chine ne signale pas sibirica dans cette province. Quoi qu'il en soit cet hybride naturel que je qualifie donc de simple métis prouve bien que ces taxons sont très proches. Enfin Farjon l'inclut dans son ouvrage cité en référence dans la liste principale des espèces sous le nom incorrect de Abies x sibirico-nephrolepis au lieu de l'ignorer puisqu'il n'a pas reporté les autres hybrides. C'est à mon avis une faute taxinomique dans sa liste de référence sensée inventorier les populations non hybrides.

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante
Culture en Europe : aucune ; occasionnelle ; peu commune ; commune ; abondante - Zone de rusticité : 5

 

Abies nephrolepis subsp. sibirica  var. semenovi (B. Fedtsch.) Tang S. Liu (1971)

 

Synonymie : Abies semenovii B. Fedtsch. (1898) ; Abies sibirica subsp. semenovi (B. Fedtsch.) Farjon (1990).

 

Population confinée aux montagnes du Kirghizstan et qui se différencie de sibirica par des rameaux sillonnés, des canaux résinifères marginaux (médians chez nephrolepis et sibirica) et par des cônes brun-jaune portant des écailles plus larges. Historiquement, ce taxon, décrit par Fedtschebko comme une espèce à part entière, fut relégué par Tang S. Liu en 1971 au rang de variété de sibirica. Farjon l'élève en 1990 au rang de sous-espèce ce qui peut se concevoir puisque la ségrégation avec sibirica est géographique et ce, bien que nous ne savons pas si ces populations ont des points de contact. Compte tenu que dans cette étude, sibirica est considéré comme une sous-espèce de nephrolepis il n'est pas possible d'élever semenovii à ce rang car il est quand même très très proche de sibirica. De toutes façons, en raison de ses faibles caractères distinctifs il ne peut être question de le classer au-dessus du rang variétal.