Nomenclature

Abies nordmanniana  (Steven) Spach. (1841)

Pinaceae

Statut du taxon : accepté

Publication : Hist. Nat. Vég. Phan. 11: 418 (1841).
Synonymie : Pinus nordmanniana Steven (1838) ; Pinus abies var. leioclada Steven ex Endl. (1847) ; Pinus abies var. nordmanniana (Steven) F. Muell. (1871).

Noms vernaculaires : sapin de Nordmann

 

Bibliographie
Aljos Farjon
, World checklist and bibliography of Conifers, 2001.
Urban Jacques , Les cahiers du naturaliste N°1, 2005. (en vente sur florama.fr)
 
Iconographie
Jacques Urban : 1, 2, 3 et 4. - Photos 2 : Abies nordmanniana subsp. equi-trojani.
 
Description détaillée
 
Un magnifique taxon, largement cultivé qui peut atteindre 25-30 m de haut et parfois jusqu'à 50 m avec dense réseau de branches verticillées et ce depuis le sol. Ces dernières sont alors tombantes et son port est pyramidal et compact. Tronc rectiligne à écorce noirâtre fissurées par plaques chez l'adulte et grise chez les sujets plus jeunes ; les rameaux sont d'un vert-olive-brillant, tantôt pubescents, tantôt glabres prouvant une fois de plus que ce caractère ne peut pas être retenu dans la ségrégation des espèces. Bourgeons ovales non résineux. Aiguilles densément arrangées en brosse, de 20-30 mm de long et de 2-2,5 mm de large et dont le point d'incision est sensiblement élargi. Apex arrondi et à peine émarginé ; face supérieure vert-foncé-brillant, l'inférieure portant 2 bandes stomatales argentées. Cônes de 15-20 cm de long sur 4-5 cm de diamètre, verdâtres lorsqu'ils sont jeunes puis brun foncé à maturité. Ecailles coniques larges et longues bractées saillantes nettement réfléchies. Graine d'environ 10-12 (15 mm) de long avec une aile de 15-20 mm. Les cônes mâles sont marron-rougeâtres comme chez pinsapo ou procera.
La forme macrolepis Vig & Gauss. citée par Krüssmann ne possède pas une description suffisante pour être retenue comme valide à supposer qu'elle corresponde encore aujourd'hui à une population.

 

Origine géographique : Caucase puis nord et est de la Turquie où il pousse en compagnie de Picea orientalis.

Essence à croissance relativement lente mais qui donne rapidement des jeunes sujets décoratifs. A conseiller comme sapin de Noël en conteneur puisque cette espèce est facile à trouver en pépinière et ce afin d'être planté dans un jardin à la place du traditionnel épicéa.
Jacques Urban, 2005.

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante
Culture en Europe : aucune ; occasionnelle ; peu commune ; commune ; abondante - Zone de rusticité : 5

Abies nordmanniana subsp. equi-trojani (Asch. & Sint.) Coode & Cullen (1965)

 

Statut du taxon : accepté

Synonymie : Abies pectinata var. graeca Fraas (1845) ; Abies pectinata var. equi-trojani Asch. & Sint. ex Boiss. (1884) ; Abies alba subsp. equi-trojani (Asch. & Sint. ex Boiss.) Asch. & Graebn. (1897) ;Abies bornmuelleriana Mast. (1925).

 

Grand arbre de 20-30 m très proche de nordmanniana, avec des rameaux plutôt brun-jaune et des bourgeons plus souvent résineux. Aiguilles plus denses et plus courtes en moyenne (15-25 mm) et surtout pointues à l'apex (rarement émarginé) pour la population occidentale alors que les populations plus orientales ont des aiguilles plus longues (jusqu'à 35 mm) et un apex arrondi et émarginé comme chez nordmanniana (pointu sur les rameaux fructifères). Ces populations ont longtemps été considérées comme une espèce à part entière sous le nom de Abies bornmuelleriana. Comme chez nordmanniana, la face inférieure porte 2 lignes stomatales mais la face supérieure porte parfois des stomates sauf dans les populations orientales. Quoi qu'il en soit, ces seuls critères ne suffisent pas pour en faire des espèces distinctes. Cônes identiques à ceux de nordmanniana et graines en moyenne plus petites.

Origine géographique : ce taxon est répandu au nord de la Turquie, dans les montagnes qui bordent la Mer Noire, à l'ouest du fleuve Kizilirmak pour les populations orientales (ex bornmuelleriana) et à l'extrême nord-ouest de la Turquie, dans les montagnes Kas Dag en vis à vis de l'île de Lesbos pour la population occidentale.

Taxon intermédiaire entre nordmanniana et alba subsp. cephalonica non seulement géographiquement mais aussi dans les caractères morphologiques il est difficile de ne pas y voir une continuité clinale des populations avec le groupe alba qui, rappelons-le se distingue par ses cônes à écailles tomenteuses. La nomenclature porte les hésitations des auteurs précédents puisque nordmanniana fut décrit par divers auteurs comme une sous-espèce de alba (Abies pectinata var. leioclada) en 1855 alors que cette même terminologie était appliquée à equi-trojani en 1850. Ce dernier taxon est passé par Abies pectinata var. graeca en 1845 puis Abies pectinata var. equi-trojani en 1884 puis Abies alba subsp. equi-trojani en 1897 puis encore Abies cephalonica var. graeca en 1971 pour aboutir à la nomenclature actuelle. A partir du moment où il n'est pas possible de cerner un taxon d'une manière nette et définitive comme le montre cet exemple, c'est qu'il appartient à un groupe plus vaste qui correspond donc mieux au statut de l'espèce telle qu'elle est définie dans les généralités de l'étude des Cahiers du naturaliste N°1.

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante
Culture en Europe : aucune ; occasionnelle ; peu commune ; commune ; abondante - Zone de rusticité : 5