Nomenclature

Famille : Columbidae Illiger (1811)

Columbiformes

Statut du taxon : accepté

Liens taxinomiques : Pteroclidae.

Noms vernaculaires : carpophage, colombe, colombine, gallicolombe, goura, nicobar, pigeon, pigeon-fruit, ptilope, tourterelle, tourtelette.

 

Bibliographie

Derek Goodwin, Pigeons and Doves of the World, 1977.

R. Howard & A. Moore, A complete checklist of the Birds of the World, Oxford UP, 1980.

Jacques Urban, Elevage des oiseaux d'ornement, J & D Editions, 1990. (en vente sur notre boutique)

Collectif, Handbook of the birds of the world, Volume 4 - Lynx Edicions 1997.

Résumé

 

CARACTERISTIQUES GENERALES
A l'exception des régions polaires, la famille est représentée dans le monde entier avec toutefois une plus grande concentration d'espèces dans le Sud-est asiatique et en Océanie. Les Columbidae se distinguent par :
- une silhouette rondelette due à leur petite tête reliée au corps par un cou relativement court alors que les muscles pectoraux assurant le vol sont particulièrement bien développés,
- un bec fin, relativement long et peu rigide, souvent plus haut que large et terminé par un petit crochet; les narines sont, quant à elles, incluses dans une zone charnue appelée "cire",
- la façon de boire, plongeant le bec dans l'eau et aspirant sans relever la tête comme les autres oiseaux,
- la particularité qu'ont les parents à secréter dans leur jabot, un liquide blanc appelé vulgairement "lait de pigeon" et qui est la première nourriture des nouveau-nés.
           
           En plus de ces particularités spécifiques, nous pouvons noter leur grande aptitude au vol grâce à leurs ailes arrondies qui sont alors pratiquement leur seule défense. A ce titre, de nombreuses espèces originaires des zones tempérées sont migratrices et parcourent de grandes distances. Leur plumage épais est fixé superficiellement à la peau ce qui a pour effet la perte importante de plumes dès qu'on saisit l'oiseau ou qu'on croit le saisir. Peut-être s'agit-il là d'un moyen avantageux d'échapper au triste sort d'une capture par un prédateur lorsque l'oiseau peut se débattre.
           
           A l'exception de quelques espèces essentiellement terrestres, les Columbidae sont des oiseaux arboricoles qui évoluent avec aisance et construisent leur nid dans la frondaison. Cela n'empêche toutefois pas de nombreuses populations à pratiquer une recherche de la nourriture sur le sol. La démarche des Columbidae est caractéristique : marche accompagnée d'un hochement de la tête d'avant en arrière. Malgré leurs pattes nues relativement courtes, ces oiseaux possèdent une grande endurance à la marche. Leur nourriture est essentiellement composée de produits d'origine végétale: graines, baies, fruits, bourgeons, jeunes feuilles etc. mais ne dédaignent pas non plus les petits insectes, les petits mollusques ou vers. Ils les collectent en fouillant les feuilles mortes et les premiers centimètres du substrat avec leur bec. Al' exception des fruits dont la pulpe est déchirée par les pigeons-fruits, les Columbidae avalent leur nourriture sans la décortiquer. Parfois, certains cassent des graines assez dures ou tirent avec force les herbes et autres végétaux afin de pouvoir les engloutir. Enfin, pour broyer ces aliments solides, ils ont besoin de boire souvent pour les ramollir et d'avaler de nombreux petits cailloux pour les concasser.
           
           Les Columbidae sont des oiseaux qui aiment à se baigner fréquemment, s'ébrouant dans une petite quantité d'eau en trempant leur tête pour permettre à l'eau de s'écouler sur le cou. Ils déploient plus ou moins une aile vers le haut afin de bien mouiller les flancs puis recommencent l'opération avec l'autre. Leurs plumes sont ébouriffées afin que l'eau pénètre bien dans le plumage. En fonction des espèces, la fréquence des bains en captivité dépendra surtout de la température qui, pour certaines espèces, devra être élevée. Les oiseaux aiment souvent à rester sous une petite pluie fine d'été, déployant une aile, puis l'autre. Parfois, il faut veiller à ce que ce comportement ne porte pas préjudice aux jeunes voire à des adultes d'espèces originaires des régions sèches qui demeureront l'été sous une pluie battante. Souvent, les jeunes à peine sortis du nid ne cherchent pas à s'abriter et succombent complètement détrempés.
             
           Chez la majorité des espèces, le plumage est une composition de tons brun, noir et crème, gris ou marron; les espèces colorées ne sont toutefois pas rares mais elles n'exhibent pas les nuances vives ou les jolis dessins des faisans et des perroquets. Seules quelques espèces possèdent un dimorphisme sexuel très net. Les immatures ont souvent un plumage identique à celui de la femelle mais en plus terne. Les mâles sont monogames et les couples sont généralement unis. Les roucoulements (roucoulades) des mâles sont évidemment fortement spécifiques et caractéristiques. Toutes ces espèces gonflent leur cou en roucoulant, certaines y joignant un hochement de la tête de haut en bas ou roucoulent la tête en bas comme chez nos pigeons des villes; certains mâles déploient simultanément leur queue à la façon des paons lorsqu'ils abaissent leur tête et accompagnent le mouvement par une flexion des pattes. Au contraire, certaines espèces comme les colombes poignardées gonflent leur cou et leur poitrine en penchant leur tête en arrière pour mettre en évidence la tache rouge de la poitrine. Différent de la parade nuptiale proprement dite, les mâles roucoulent un peu  discrètement voire différemment sur le nid, la tête vers le bas, les ailes collées au corps et battant rythmiquement. Ce comportement n'est pas général et ne semble qu'exprimer la possession des lieux pour la construction du nid. En captivité, les batailles sur les nids sont souvent fréquentes si les emplacements favorables sont rares; c'est alors une succession de coups d'ailes et de coups de bec.
           
           Lorsque le couple commence à se former, les deux partenaires ont des comportements que l'on a souvent rapprochés des comportements humains, véhiculant ainsi une image un peu plus fausse de la vie amoureuse de ces oiseaux en tant que symbole d'union. Mâle et femelle se caressent mutuellement du bec, sur la tête, le cou, la poitrine; le plus souvent la femelle entreprend ce rite sexuel sur le nid ou proche du nid, en préliminaire à l'accouplement, parfois après. La femelle va alors chercher une offrande dans le bec du mâle qui voit alors son excitation grandir et qui feint un accouplement dès que la femelle se libère pour aussitôt se repercher à côté d'elle, recommençant ce rituel plusieurs fois, toujours accompagnés de "gémissements" amoureux. A tous ces comportements, viennent s'ajouter différentes formes de vols qui augmentent ainsi la gamme des communications sexuelles.
           
           Après cela, mâle et femelle commencent ou achèvent un nid très sommaire, constitué de branchettes entrelacées et formant une plateforme plutôt qu'une coupe. Certaines espèces nichent dans les trous d'arbres ou de rochers et n'utilisent que de rares matériaux, d'autres pondent directement sur le sol. La ponte se compose de 1 ou 2 œufs blancs ou blanc-crème, chamois-clair chez quelques espèces. La femelle reste parfois au nid quelques jours avant la ponte; les œufs sont déposés à 24 heures d'intervalle et les deux sexes se relaient pour couver dans la plupart des cas, la femelle assurant les nuits. L'incubation commence toujours dès la ponte du premier œuf ce qui entraîne un décalage dans les éclosions.
           
           Avec les Columbidae, nous abandonnons les jolis poussins nidifuges des Anatidae et des Phasianidae, capables de se nourrir seuls. Ici, ce sont de petites créatures garnies d'un duvet épars blanchâtre ou grisâtre, ne tenant pas sur leurs pattes, ne pouvant maintenir leur tête longtemps dressée. Leurs yeux sont globuleux et fermés; leur bec mou est relativement large avec les narines fortement proéminentes. Généralement, leur bec est de couleur rosâtre ou noirâtre, blanchâtre à l'extrémité avec à l'avant une fine bande noire. Nourris d'abord par les secrétions du jabot de leurs  parents puis peu à peu par de la nourriture ramollie, les 'jeunes grandissent assez vite, doublant de poids en quelques jours. Les yeux s'ouvrent, le duvet s'épaissit, la tête est bien calée entre les épaules et les plumes des ailes apparaissent. Le moment du nourrissage est manifesté par des cris sifflants et des battements d'ailes frénétiques qui finissent par assaillir les adultes dès que les poussins grandissent. Souvent, le cadet est moins robuste que son frère et périt par manque de nourriture quand ce n'est pas les parents qui le jette hors du nid. Ainsi, nous voyons que ces oiseaux ne sont pas les modèles de parents que l'on croit, d'autant plus que s'ils sont souvent dérangés, ils abandonnent aussi bien les poussins que les œufs. Chaque couple effectue habituellement deux ou trois pontes par an voire davantage. En général, les membres de cette famille sont grégaires, notamment lors des migrations, mais ne sont pas forcément sociables. Si on les rencontre fréquemment en petits groupes à la recherche de leur nourriture, ils deviennent vite batailleurs lors de la saison de reproduction surtout chez les espèces à mœurs hautement territoriales.
Jacques Urban, 1990.

Taxons inférieurs : 46 genres et 311 espèces. Ci-après, liens d'accès aux genres renseignés.