Nomenclature

Pinus uncinata Ramond ex De Candolle (1805)

Pinaceae

Statut du taxon : accepté
Publication : Fl. Franç. ed. 3, 3: 726 1805.
SynonymiePinus rotundata Link. (1830) ; Pinus sanguinea Lapeyr. (1813) ; Pinus sylvestris var. uncinata (Ramond ex DC.) Loudon (1838) ; Pinus mughus var. uncinata (Ramond ex DC.) K.Koch (1840) ; Pinus montana var. uncinata (Ramond ex DC.) Heer (1862) ; Pinus montana subsp. uncinata (Ramond ex DC.) Celak. (1867) ; Pinus pumilio var. uncinata (Ramond ex DC.) Carrière (1867) ; Pinus mugo var. uncinata (Ramond ex DC.) Fiori (1923) ; Pinus mugo subsp. uncinata (Ramond ex DC.) Domin (1935).
Noms vernaculaires : Pin à crochets ; Engl. mountain pine
 

Bibliographie

Gerd Krüssmann, Manual of cultivated conifers, 1985.

Collectif, The families and genera of vascular plants, Tome I, (Collectif) Edited by E. Kubitzki, 1990.

Collectif, Flora iberica I, Lycopodiaceae – Papaveraceae, 1990

L. Villar, J.A. Sesé, J.V. Ferrández, Flora del Pirineo Aragonès Vol.I - 1997

Collectif, World checklist and bibliography of Conifers - Aljos Farjon 1ère édition (1998).

Christopher J. Earle, The Gymnosperm Database http://www.conifers.org.

 

Iconographie : en cours

Description détaillée

 

Petit arbre de 10-20 (25) m de haut avec un diamètre de tronc de 50-90 cm de diamètre. Tronc droit et couronne ovoïde-conique. Écorce brun-gris cendré à gris noirâtre, s'exfoliant en plaques anguleuses squameuses, épaisses à la base du tronc.Rameaux vigoureux, glabres, noir grisâtre à couleur châtaigne, sillonnés entre les écailles. Bourgeons ovoïdes-coniques de 6-9 mm, brun-rouge, très résineux. Feuilles groupées par deux (rarement trois autour du bourgeon apical des pousses vigoureuses), vert clair à vert foncé, souvent avec une teinte cendrée. Elles sont droites à légèrement tordues, finement dentelées de 23-75 mm de long sur 0,9-2,1 mm de large. Gaine grise persistante de 15-18 mm. Les feuilles persistent (2) 4-9 (10) ans. Espèce généralement monoïque, rarement subdioïques.

 

Cônes mâles de 10 mm, jaunes ou rouges, en (mai) juin-juillet. Cônes femelles violets mûrissant l'année suivante, de couleur brun foncé brillant et s'ouvrant à partir de fin septembre à octobre ou au printemps suivant. Ils sont sessiles ou presque, fortement asymétrique, 25-60 mm de long sur 20-40 mm de large (fermés, 30-50 mm ouverts). Apophyses épaisses, fortement pyramidales sur la face externe du cône, mais moins sur la face interne. Apophyses des écailles externes de 4-9 mm d'épaisseur, apophyses des écailles internes de 3-4 mm d'épaisseur. Umbo au sommet des apophyses, de 3-4 mm de large, souvent avec un aiguillon recourbé de 1 mm qui vaut son nom vernaculaire de pin à crochets. Graine noire de 3-4 mm avec une aile chamois de 7-12 mm ayant des stries plus foncées. En général (3) 5-7 (8) cotylédons. Les cônes tombent rapidement après la libération des graines mais parfois restent sur l'arbre jusqu'à un ou deux ans.

 

Origine géographique : ce pin est endémique des deux versants des Pyrénées, France et Espagne (depuis la Navarre jusqu'en Catalogne) et du Système Ibérique (localisé çà et là dans diverses Sierras à Soria, en Aragon et Catalogne). Il est aussi présent dans l'Ouest des Alpes (Suisse, Autriche, République tchèque, extrême Sud de l'Allemagne) dans le Sud-est du Massif Central et les Vosges (plantations au XIXe siècle) puis çà et là dans le Jura. On le trouve sur tous types de sols rocailleux, voire humides si bien drainés entre (800) 1400-2700 m d'altitude où il est une des rares espèces de la strate arborescente de cette altitude.

 

Commentaire : Pinus uncinata a très souvent été considéré comme une sous-espèce ou une variété de Pinus mugo avec lequel il a beaucoup de point commun et peu de divergences autres que ses cônes totalement assymétriques, apophyses à crochets et son port en général arborescent au-delà de 8-9 m. Sur le plan taxinomique et compte tenu d'une aire générale somme toute relativement limitée, il existe une multitude impressionnante de synonymes (au moins 279 ; les plus courants sont reportés ici) qui révèlent soit une grande variabilité significative de ces deux taxons eu égard à la pertinence des caractères distinctifs et j'en doute, soit un pointillisme exacerbé des descripteurs successifs. En effet, remarquons que l'horticulture a isolé et référencé une foule de cultivars de Pinus mugo dont certains sur des détails aussi minces que ceux trouvés dans les populations naturelles. Ne doit-on pas y voir le jeu de la variabilité génétique de ces populations soumises sans aucun doute aux diverses hybridations naturelles entre P. mugo, P. uncinata et P. sylvestris ? En conclusion je ne suis pas certain du bien fondé de la taxinomie actuelle qui font de Pinus uncinata et Pinus mugo des espèces à part entière. Je serais davantage partisan de les considérer comme des sous-espèce plus ou moins géographiques et en tous cas significativement distinctes sur le plan anatomique tel que certains auteurs l'avaient accepté dans le passé. Tous les autres taxons ne sauraient être, au mieux, que des formes plus ou moins stabilisées, à commencer par la sous-espèce uliginosa référencée ici.

JU-2021

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante
Culture en Europe : aucune ; occasionnelle ; peu commune ; commune ; abondante - Zone de rusticité : 5

Taxons inférieurs : une sous-espèce retenue sous réserve et surtout pour information.

 

Pinus uncinata subsp. uliginosa (G.E.Neumann) Businský (2006)

 

Synonymie : Pinus humilis Link (1830) ; Pinus mugho Poir. (1804) ; Pinus obliqua Saut. (1831) ; Pinus pseudopumilio (Willk.) Beck (1890) ; Pinus mughus var. uliginosa (G.E.Neumann) K.Koch (1840) ; Pinus mugo subsp. rotundata (Link.) Janch. & H. Neumann (1942) ; Pinus pumilio var. uliginosa (G.E.Neumann) Ratzeb. (1842) ; Pinus uliginosa G.E.Neumann (1838).

 

Ce taxon est présent dans les Alpes orientales (Italie, Suisse, Autriche, extrême Sud de l'Allemagne) jusque dans l'Ouest des Carpathes (Slovaquie et extrème Sud de la Pologne). Farjon, dans l'ouvrage cité en référence le mentionne comme rare dans les Pyrénées et les Monts d'Auvergne alors que la dernière version de Flora Gallica le signale présent dans le Nord du Massif Central, les Vosges et le Jura mais pas dans les Pyrénées. Cette difficulté à établir avec précision les différentes aires de ces taxons confirme l'artificialisation de la nomenclature évoquée dans le commentaire ci-dessus juste parce que les populations naturelles (?) sont clinales et que tous les intermédiaires doivent probablement exister partout. En réalité il est intermédiaire entre Pinus mugo et Pinus uncinata notamment au niveau des écailles des cônes car si son port arbustif le rapproche davantage de P. mugo, ses cônes assymatriques le rapproche de P. uncinata.