ANNEXES du genre Fraxinus : classification - culture

 

Classification

 

La classification du genre a bien entendu était réalisée à plusieurs reprises par divers auteurs dont le dernier en date est le travail de Eva Wallander paru en 2008 et basé exclusivement sur la phylogénèse. Elle supprime alors la notion de sous-genre pour diviser le genre directement en 6 sections dont elle exclut 2 espèces (chiisanensis et spaethiana) parce qu'elles possèdent une combinaison de caractères que l'on retrouve dans 2 sections mais en incluant une espèce (cuspidata) qu'elle n'a classée dans aucune des sections qu'elle a elle-même définies. En fait comme cela ne correspondait pas à la théorie génique, on fait comme si elles n'existaient pas pour valider un système phylogénétique de classification. Or la phylogénèse n'est pas une science mais l'interprétation d'une théorie ! Un classement sert à la création d'ensembles homogènes en ordonnant des objets selon le chemin le plus court grâce à une hiérarchie des caractères. Ce n'est pas le cas des classifications phylogénétiques qui cumulent les exceptions comme le démontre la clé de Eva Wallander ci-après.

 

Comme cela a été traité dans les Cahiers du naturaliste N°1, il est pour ma part incorrect de fonder une classification, quelle qu'elle soit, sur de prétendues spéculations quant à l'ordre d'apparition de gènes dans le temps parce qu'en fonction du séquençage choisi, cette méthode conduit toujours à des résultats différents. On ne se place plus alors dans le domaine de la botanique qui consisterait à classer des taxons à partir de caractères hiérarchisés observables par quiconque en conduisant à une compréhension structurée du genre mais on se place sur une voie sans cesse vouée à des remaniements au gré des marqueurs génétiques choisis. Enfin, les sections générées par cette méthode ne sont pas du tout au même niveau hiérarchique puisqu'une section (Ornus) est définie par un seul caractère alors que 4 autres en demandent jusqu'à 5.

 

Pour moi, la meilleure solution serait de mettre en parallèle les deux types de classification, l'une phylogénétique et l'autre botanique. Chacune générant des ensembles qu'il faut nommer. Les noms suivront les règles du Code de Nomenclature Botanique c'est à dire que les noms d'auteurs doivent être différents lorsque le rang nouvellement décrit correspondra à un autre ensemble d'espèce pour lequel ce nom avait déjà été utilisé. Dans les Flores et autres ouvrages traitant des plantes dans une version botanique, c'est la classification botanique qui s'imposera alors que dans une démonstration phylogénétique ce sera l'inverse. Ainsi, le botaniste et le professionnel de terrain pourront facilement comparer les caractéristiques observables, les seules à sa disposition : sur le terrain, la phylogénétique ne sert à rien ! Pour davantage de renseignements concernant la classification du genre, voir le fascicule cité en référence (disponible dans notre boutique)

 

Clés de classification (*)

 

(*) voir les cahiers du naturaliste N°1 pour la différence entre clé de détermination et clé de classification.

 

1. Clé de classification phylogénétique de E. Wallander

Cette clé exclut donc 2 espèces et en insère une autre en dehors des sections. En outre elle n'utilise pas seulement des caractères floraux mais insère des caractères végétatifs. Or puisque la classification est basée sur les caractères floraux pour la détermination des ensembles plus grands (familles et genres notamment), à mon avis, elle doit le rester.

 

1. Les inflorescences apparaissent avec les feuilles sur les rameaux de l'année à partir des bourgeons terminaux. Fleurs à 4 pétales libres ou sans pétales mais toujours avec un calice. Espèces hermaphrodites ou androdioïques

Section Ornus (Boehm.) DC

1. Les inflorescences apparaissent avant les feuilles à partir des bourgeons latéraux des rameaux de l'année précédente ou avec les feuilles à partir des bourgeons terminaux. Fleurs à 2-4 pétales soudés ou sans pétales, avec ou sans calice. Espèces polygames hermaphrodites ou dioïques

2. Rameaux quandrangulaires. Fleurs principalement bisexuelles à 2 pétales unis ou sans pétales.

Section Dipetalae (Lingels.) E. Nikolaev

2. Rameaux cylindriques. Fleurs uni- ou bisexuelles à 4 pétales unis ou sans pétales.

3. Corolle composée de 4 pétales unis.

Fraxinus cuspidata

3. Fleurs sans pétale.

 

4. Buissons ou petits arbres.Rachisdes feuilles ailé. Fleurs polygames ayant un calice.

5. Panicules ayant peu de fleurs et petites samares.

Section Pauciflorae (Lingels.) E. Wallander

5. Panicules à fleurs denses et nombreuses et grandes samares.

Section Sciadanthus (Coss. et Durieu) Lingels.

4. Grands arbres.Rachisdes feuilles non ailé. Fleurs polygames ou dioïques avec ou sans calice.

5. Fleurs sans calice ou à calice minuscule ou rapidement caduque. Fleurs polygames ou dioïques avec des étamines rudimentaires. Cavité de la graine aplatie.

Section Fraxinus E.Nikolaev

5. Fleurs avec calice. Fleurs dioïques et cavité de la graine arrondie.

Section Melioides (Endl.) Pfeiff.

 

2. Clé de classification botanique proposée dans la monographie du genre par J. Urban

Elle est exclusivement basée sur des caractères floraux

 

1. Les inflorescences apparaissent avec ou après les feuilles sur les rameaux de l'année à partir des bourgeons terminaux (parfois axillaires). Fleurs à 4 pétales libres ou sans pétales mais toujours avec un calice développé ou pas. Espèces le plus souvent androdioïques (1).

Sous-genre Ornus (Boehm.) Pers.

2. Corolle présente et écailles du bourgeon terminal entières.

Section Ornus (Boehm.) DC

2. Corolle absente et écailles externes du bourgeon terminal lobées.

Section Ornaster Koehne & Lingelsh.

1. Les inflorescences apparaissent avant les feuilles à partir des bourgeons latéraux des rameaux de l'année précédente ou avec les feuilles à partir des bourgeons terminaux. Fleurs à 2-4 pétales soudés ou sans pétales, avec ou sans calice. Espèces polygames hermaphrodites ou dioïques

Sous-genre Fraxinus E.Nikolaev

2. Corolle présente et rameaux quadrangulaires.

Section Dipetalae (Lingels.) E. Nikolaev

2. Corolle absente.

3. Calice présent et persistant toute la floraison au moins sur certaines fleurs.

4. Plantes ayant à la fois des fleurs polygames et un rachis des feuilles ailé. Ce ne sont jamais de grands arbres, plutôt des buissons ou de petits arbres.

Section Polygamus J. Urban

5. Panicules à fleurs denses et nombreuses et grandes samares. Les écailles externes du bourgeon terminal sont lobées.

Sous-section Sciadanthus (Coss. et Durieu) Lingels.

5. Panicules ayant peu de fleurs et petites samares. Les écailles du bourgeon terminal sont entières.

Sous-section Pauciflorae (Lingels.) E. Wallander

4. Plantes n'ayant pas à la fois les caractères précédents mais ayant des fleurs plutôt dioïques rarement bisexuées ou androdioï­ques (1) et le rachis des feuilles non ailé. Arbres, très rarement buissons. Calice persistant.

Section Melioides (Endl.) J. Urban

5. Fleurs dioïques rarement bisexuées. Les inflorescences apparaissent souvent avant les feuilles à partir des bourgeons axillaires de l'année précédente.

Sous-section Americana J. Urban

5. Fleurs androdioïques. Les inflorescences apparaissent souvent en même temps que les feuilles à partir des bourgeons terminaux et axillaires de l'année.

Sous-section Asiatica J. Urban

3. Calice absent ou rapidement caduque. Fleurs plutôt hermaphrodites à dioïques.

Section Fraxinus E.Nikolaev

 

(1) une plante androdioïque porte à la fois des fleurs hermaphrodites et des fleurs seulement staminées

 

 

Schéma des clés de classification extrait de la Monographie du genre Fraxinus

 

Clés du genre Fraxinus 

 

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