Columba leucomela Temminck (1821).

Description détaillée

Caractéristiques : ce pigeon qui mesure environ 38-42 cm pour un poids d'environ 420 g est proche parent de C. vitiensis et de C. pallidiceps avec lesquels il forme une super-espèce incluant aussi C. janthina ainsi que les espèces éteintes C. jouy et C. versicolor. La tête, le cou, la poitrine et le ventre sont blancs, parfois teintés de chamois devenant gris ardoise sur les flancs, le ventre et les sous-caudales. Parties supérieures noir ardoise avec des reflets vert métallique ou violet sur le manteau, la croupe, les couvertures sus-caudales et les secondaires. Les couvertures alaires sont liserées de verdâtre ou de bleu-violacé. Bec rouge pâle à rouge foncé à la base et jaunâtre à l'extrémité. Pattes rosâtres. Femelle identique au mâle mais les zones blanches sont davantage marbrées ou tachées de gris. La calotte est gris rosâtre avec de légers reflets verts ou violacés. La poitrine est gris-chamois et le ventre chamois foncé. Les flancs et les sous-caudales sont nettement plus grises. Juvénile similaire à la femelle, mais avec une calotte grise plus définie et souvent d'un gris plus uniforme et plus foncé sur les parties inférieures ce qui contraste avec le blanc du menton, de la gorge et descôtés du cou. bec brun rougeâtre foncé, avec l'extrémité blanche ; pattes gris rougeâtre.

Mœurs : Cette espèce fréquente la forêt tropicale plus ou moins dense mais aussi les zones ouvertes entrecoupées de bosquets ou de forêts moins vastes. On la trouve fréquemment en lisière de forêt et souvent dans les repousses après déforestation. Le pigeon leucomèle fréquente aussi les zones agricoles extensives dans lesquelles pousse abondamment le camphier (Cinnamomum camphora), une Lauraceae introduite dont il se nourrit des fruits jusque dans les villes où elle est plantée comme arbre d'ornement. Il se nourrit aussi de divers fruits et graines dans les arbres mais plus rarement sur le sol. En général solitaire ou en couple on peut le trouver occasionnellement en petites bandes jusqu'à une cinquantaine d'individus sur des lieux de nourrissage importants. Son gésier est particulièrement musclé ce qui lui permet de digérer des graines plutôt dures. La saison de reproduction va de juillet à mars en fonction des disponibilités alimentaires et de la latitude. Le nid est une plate-forme sommaire de brindilles placée entre 3 et 20 m de haut, toujours bien dissimulé dans le feuillage dense ou parmi les enchevêtrements de lianes. Parfois 2 couple utilisent le même nid. Un œuf unique blanc incubé 19-20 jours. A l'éclosion, le jeune est couvert de duvet de couleur rouille et pèse environ 17 grammes. Le poussin a le plumage juvénile complet au bout de 20 jours et quitte le nid peu après (21-23 jours).

Origine géographique : l'espèce est endémique d'une bande littorale de la côte orientale de l'Australie, depuis Cooktown dans le Nord-est du Queensland jusqu'à la rivière Hunter dans le Sud de la Nouvelle Galles du Sud. C'est une espèce assez erratique en fonction de la disponibilité des fruits. Peu d'informations précises, mais les oiseaux peuvent disparaitre d'une région pendant des mois, puis reviennent lorsque les fruits sont disponibles. Depuis 1950 cette espèce est protégée notamment par rapport à la chasse qui, avec la déforestation des décennies précédentes, avait fortement impacté les population. Ses effectifs semblent se maintenir voire être en légère progression mais les camphriers ayant tendance à être envahissants, leur destruction pourrait devenir la cause d'une diminution des populations.

Jacques Urban 2021.

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante

Elevage en Europe : aucun ; occasionnel ; peu commun ; commun ; abondant.