Gallicolumba crinigera (Pucheran, 1853)

Description détaillée

Taxinomie : appartient au groupe des colombes poignardées et forme une super-espèce avec G. luzonica, G. platenae, G. keayi et G. menagei.

Caractéristiques : 30 cm ; 180-205 g. Colombe terrestre trapue, à queue courte dont le dessus de la tête, le cou et le manteau sont vert-bronze et le front gris-foncé ; dos, couvertures alaires internes, rectrices secondaires et centrales marron ; gorge et poitrine blanches avec une large tache rouge carmin sur la poitrine. Ventre chamois devenant plus pâle à crème sur l'abdomen. Iris bleu, bec noir et pattes rouges. La femelle est identique au mâle mais a l'iris plutôt pourpré. Chez les juvéniles le bec est clair.
G. c. leytensis a la poitrine violacée, seule la gorge est blanche et sa tache rouge est plus pâle alors que G. c. bartletti arbore seulement une tache pectorale plus pâle.

Mœurs : Oiseau forestier cette espèce cherche sa nourriture sur le sol et consomme graines et baies tombées, vers, insectes et sans doute d'autres invertébrés. La période de reproduction commence en avril-mai et le nid est habituellement construit près du sol, entre 1 et 3 m dans un buisson. C'est une plateforme lâche composée de branchages et de feuilles de bambou. la ponte n'est que d'un seul œuf crème et l'incubation dure 16-18 jours. En captivité, lors de sa phase séduction, le mâle émet plusieurs sortes de "roucoulements" plus ou moins sourds ou rauques ou "mélancoliques" et divers comportements souvent complexes. Par exemple, il ouvre  lentement ses ailes sans les déployer complètement puis les referme aussi lentement pour donner un signal visuel à la femelle. A ce moment, il ne chante pas. De temps en temps, lorsque la femelle semble séduite, elle répond en battant rapidement des ailes le long du corps, comme peuvent le faire des oisillons. Dans le cas où elle n'est pas réceptive, elle joue l'indifférente ce qui peut provoquer chez le mâle une poursuite tête baissée et ailes gonglées s'arrêtant net à quelques pas de la femelle. On le voit ses comportement sont passionnants à découvrir car riche d'un langage que l'on ne soupçonne pas chez ce type d'oiseau et que seule la captivité permet de révéler. C'est une espèce devenue rare dans son milieu naturel, probablement en voie de disparition.

En captivité elle est occasionnelle dans les zoos et quelques rares élevages mais si rien n'est entrepris pour sa conservation ex situ et à cause de sa faible prolificité son statut deviendra vite critique. Hélas, ce phénomène risque de s'accélérer car, en captivité, par manque d'oiseaux disponibles chez les éleveurs et suite à une règlementation européenne confiscatoire qui empêche la sauvegarde des espèces menacées d'extinction, non seulement la consanguinité augmente rapidement mais la tentation de la croiser avec la colombe poignardée (Gallicolumba luzonica)  grandit puisque les produits sont fertiles. C'est le même cas que le faisan doré qui n'existe quasiment plus à l'état pur en captivité.

Origine géographique : elle est présente dans le centre-Est et le Sud-est des Philippines (Samar, Leyte, Bohol, Mindanao, Dinagat et Basilan) où elle fréquente les forêts primaires et secondaires depuis le niveau entre 100 et 1000 m d'altitude environ. Elle est en déclin sérieux à peu près partout et son statut dans un avenir proche ne va pas s'améliorer compte tenu des activités humaines croissantes. Elle est encore présente dans quelques zoos mais diminue fortement dans les élevages amateurs notamment en France à cause d'une législation inadaptée.

Jacques Urban, 2009.

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante

Elevage en Europe : aucun ; occasionnel ; peu commun ; commun ; abondant

Taxons inférieurs :

leytensis Hartert , 1918 : Samar, Leyte et Bohol dans le Centre-Est des Philippines.

crinigera Pucheran, 1853 : Mindanao et Dinagat dans le Sud-Est des Philippines.

bartletti P. L. Sclater, 1863 : Basilan dans le Sud-Est des Philippines.