Nomenclature

Coturnix coturnix Linnaeus (1758).

Phasianidae

Statut du taxon : accepté
Synonymie : Tetrao coturnix Linnaeus, 1758
Noms vernaculaires : caille des blés, caille eurasiatique; Engl. common quail.

 

Bibliographie

R.D. Etchecopar & F. Hüe, Les Oiseaux du Nord de l'Afrique, Boubée, 1964

R.D. Etchecopar & F. Hüe, Les Oiseaux du Proche et Moyen Orient, Boubée, 1970

Gérard Lucotte, La caille de tir, Crépin Leblong, 1976

Peterson, Mountfort, Hollom, Géroudet, Guide des oiseaux d'Europe, Delachaux & Niestlé, 1976

C. Harrison, Nids, œufs et poussins, Elsevier, 1977

R.D. Etchecopar & F. Hüe, Les Oiseaux de Chine, Mongolie et Corée, non Passereaux, Ed. du Pacifique, 1978

R. Howard & A. Moore, A complete checklist of the Birds of the World, Oxford UP, 1980.

Jacques Urban, Elevage des oiseaux d'ornement, J & D Editions, 1990. (en vente sur florama.fr)

Collectif, Handbook of the birds of the world, Volume 2 - Lynx Edicions, 1994.

 

Iconographie :

Jacques Urban : 4 (carte de répartition) ; photos 5 (mâle), 6 (femelle), 7 (diversité des oeufs : rangée de gauche, oeufs de Coturnix japonica domestique pour comparaison de taille) ; 8 et 11 poussins ; 9 jeune mâle C. coturnix de 3 semaines ; 10 jeune mâle de C. japonica domestique de 3 semaines pour comparaison poitrine et joues.

Collectif, Handbook of the birds of the world, Volume 2 - Lynx Edicions, 1994 : 12 (dessin de C. coturnix africana)

Gourdain Philippe, Inventaire national du patrimoine naturel du MNHN : 13 (femelle de C. coturnix africana)

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Description détaillée

 

Taxinomie : la caille des blés forme une super-espèce avec la caille japonaise (C. japonica) et peut-être aussi par certains côtés avec la caille des chaumes (C. pectoralis). La caille japonaise est très souvent considérée comme une sous-espèce de la caille des blés avec laquelle elle s'hybride en captivité car sur le terrain d'une part leurs aires de répartition sont principalement allopatriques (ne se recouvent pas) et d'autre part leur chants respectifs diffèrent nettement d'où le choix de les considérer comme deux espèces.

 

Caractéristiques : La caille des blés a un plumage brun noirâtre sur les parties supérieures, mêlé de plumes chamois et beige. Les ailes sont brun-châtain, parfois grisâtres. Le ventre est beige, les côtés de la tête et la poitrine sont roux chez le mâle et beige tacheté de brun-noir chez la femelle. Le mâle possède en outre une gorge blanche traversée par un collier noir plus ou moins prononcé. Les sourcils sont blanchâtres ; le bec est brun brillant ; pattes couleur chair à jaunâtres. Taille : 16-18 cm pour un poids de 70-150 g avec une envergure de 32-35 cm.

 

Dans la nature il est quasiment impossible de distinguer cette espèce de C. japonica, si ce n'est que le chant des mâles est totalement différent. Lorsqu'on peut observer les oiseaux de près, statistiquement, les mâles de C. japonica sont plus roux sur la poitrine et les femelles des deux espèces ont des motifs légèrement différents sur les parties inférieures. De plus, la longueur des rémiges primaires est supérieure à 10,5 cm chez C. coturnix. Les immatures ressemblent à la femelle et les jeunes mâles montrent des traces de roux discrètes au centre de la poitrine vers 3-4 semaines alors que chez C. japonica, au même âge, les traces de roux sont nettement marquées dès la troisième semaine. Chez sa forme domestique de C. japonica, on distingue nettement les sexes dès 2-3 semaines. En général les sous-espèces des régions paléarctiques sont plus sensiblement plus grandes, plus claires et plus grises que les sous-espèces africaines.

 

Moeurs : La caille arrive chez nous en avril et s'installe dans les prairies, les céréales, les zones de bocage, en plaine mais aussi en montagne à basse altitude (jusque vers 2 000 m dans certains massifs élevés). Elle évite soigneusement les terrains nus et les vastes zones de monoculture. Son nom de cailles des blés lui vient de sa prédilection pour les terrains dégagés et drainants sur lesquels les céréales comme le blé ou l'orge sont fréquemment  semés. De plus, avant l'arrivée massive des pesticides, ces parcelles apportaient aux cailles l'essentiel de leur nourriture tant elles hébergeaient de plantes adventices qui fournissaient les graines dont elles se nourrissent mais aussi toutes sortes d'insectes et larves qui leur étaient inféodés. Après les moissons, les espaces ouverts correspondaient parfaitement au biotope naturel des oiseaux. La caille parcourt son territoire en marchant rapidement, balançant la tête à la manière des pigeons. Elle consomme beaucoup de végétaux très variés (jeunes feuilles, graines, bourgeons) mais aussi de nombreux insectes, des petlts mollusques et des vers. C'est un oiseau généralement solitaire et les mâles sont très querelleurs en période de reproduction.

 

Elle préfère soit piéter, soit rester immobile, attendant que le danger passe, comptant sur son mimétisme. En dernier recours, elle s'envolera très rapidement en ligne droite, émettant à la fois un cri aigu et une sorte de sifflement produit par les rémiges en mouvement dans l'air. En rase-motte, elle ira se poser un peu plus loin. La plus grande partie de son activité a lieu au crépuscule alors qu'aux heures chaudes de la journée, elle reste bien dissimulée sous la végétation ; toutefois les mâles passent beaucoup de leur temps à appeler les femelles avec un chant caractéristique.

 

Au début du mois de mai dans le Nord de l'Europe et dès mars dans le Sud (un peu toute l'année en Afrique mais surtout de septembre à mars), la femelle creuse une petite dépression qu'elle garnit de végétaux pris sur place (surtout de l'herbe). Elle y pond de 6 à 9 (10 à 12) œufs en Europe et 5-7 (9-10) en Afrique ; ils sont jaunâtres à ocre, tachetés de brun chocolat ou de brun-clair ; ici aussi, la variabilité des coquilles est grande (voir photo) mais généralement chaque femelle pond des œufs toujours semblables au niveau des couleurs, de la forme des taches et de leur taille ; l'œil averti peut distinguer la ponte des différentes femelles. L'incubation, assurée par la femelle seule dure de 17 à 20 jours selon les races et commence dès la fin de la ponte. La femelle est très assidue à cette tâche. Dimensions moyennes des œufs, environ 30 x 23 mm pour un poids moyen de 8-10 g.

 

Les poussins ont un duvet jaunâtre à fauve-pâle orangé, rayé de bandes longitudinales brunes sur le dessus de la tête et sur le dos où elles sont plus larges. Ils sont conduits par la femelle et ont une croissance très rapide, voletant à 8-10 jours pour voler réellement vers 15 à 20 jours. Ils restent en groupe jusqu'à leur départ vers les zones d'hivernage, dès la fin du mois d'août. Parfois la femelle fait une ponte de remplacement mais généralement il n'y a qu'une seule couvée en Europe et une autre en Afrique, après la saison des pluies ; cela commence alors vers le mois de septembre en Afrique australe. Il semble que les races insulaires soient sédentaires mais les populations se voient enrichies des migrateurs européens. De même, les populations d'Afrique australe remontent vers l'Afrique orientale après la saison de reproduction et celles de l'Inde viennent nicher du Pakistan aux contreforts de l'Himalaya.

 

 

Statut : D'une manière générale, il est très difficile de cerner exactement les populations sauvages des oiseaux migrateurs à cause justement des mouvements permanents dans toute l'aire de répartition et notamment lorsque cette aire est vaste. Concernant la caille des blés nominale C. coturnix on constate un déclin des populations dans certains pays d'Europe occidentale (France, Allemagne, Pays-Bas) ou d'Europe de l'Est (Roumanie, Ukraine, Russie) ainsi que sur la majorité des îles quelle que soit leur taille (Malte, Chypre, Baléares). Les premières causes de cette diminution souvent importante sont les vastes zones de monoculture, notamment le maïs et l'emploi sans cesse croissant des pesticides qui détruisent les invertébrés dont les cailleteaux ont absolument besoin pour se nourrir. Il suffit de regarder les vastes étendues monotones de céréales où les haies sont absentes sur des kilomètres et où le sol est totalement rendu stérile à toute forme de vie, y compris les adventices qui pourraient procurer les graines pour leur nourriture : tout y est mort et on appelle ça de l'agriculture ! De plus aucune possibilité de se réfugier lors des moissons qui ont lieu dans ces régions en juin alors que la plupart des jeunes ne volent pas encore. Cette remarque vaut également pour d'autres espèces (perdrix et faisan notamment). En Afrique la chasse non règlementée fait des hécatombes dans de nombreux pays lors des migrations comme en Egypte ou au Pakistan.

 

Origine géographique : la race nominale niche depuis l'Europe Occidentale au Sud de la Scandinavie (quelques populations disséminées çà et là) jusque dans l'Est et le Centre de la Russie puis de là jusqu'en Turquie et en Inde et peut-être au Bengladesh où C. japonica est visiteur hivernal occasionnel, mais pas au Sri Lanka. Elle est aussi présente dans toute l'Afrique du Nord. Toutes les populations d'Europe, de Turquie et de Russie migrent en Afrique au Sud du Sahara, dans la zone sahelienne et en Egypte. Celle d'Asie centrale, de l'Himalaya et du Pakistan migrent dans le Sud de l'Inde. Pas d'information sur d'éventuels oiseaux hivernant en Arabie où elle semble ête visiteur occasionnel. Les oiseaux d'Afrique australe migrent en Angola, au Sud du Zaïre, le Nord de la Namibie et l'Ouest de la Zambie.

 

Élevage : il est ici question d'un élevage amateur ; en captivité la caille des blés peut être élevée soit dans une cage et auquel cas elle ne couvera pas ses oeufs si elle est trop petite soit en volière plus ou moins végétalisée où la femelle fera son nid dans une dépression du sol caché dans la végétation. Il faudra veiller à ce qu'elle soit le plus possible à l'abri des  intempéries notamment hivernales car la caille des blés n'est pas adaptée pour afronter nos hivers trop pluvieux. Elle supportera un froid modéré tant que vous maintiendrez une litière absorbante et isolante comme des copeaux en intérieur. En général il est préférable de mettre au moins 2-3 femelles par mâle pour éviter à la femelle d'être trop sollicitée surtout dans une petite cage ; en volière si la femelle montre des signes de couvaison, le mieux est de sortir le mâle si elle est la seule. Au niveau de la nourriture, les mélanges de graines pour oiseaux exotiques ou perruches suffisent mais on peut leur distribuer des aliments complets destinés à l'élevage des poussins (miettes) et des poulets (vermicelles). Les cailleteaux ont besoin de beaucoup de protéines pour leur croissance aussi l'aliment pintadeaux-faisandeaux est très approprié. Attention avec les récipients pour l'eau de boisson, les cailleteaux sont petits et fragiles, ils risquent de s'y noyer s'ils ne sont pas adaptés.

Jacques Urban, 1990 révisé en 2017.

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante
Elevage en Europe : aucun ; occasionnel ; peu commun ; commun ; abondant

Taxons inférieurs :

 

Sous espèces :

confisa Hartert, 1917 : Iles Canaries, Madeire et Azores.
inopinata Hartert, 1917 : Iles du Cap Vert.
africana Temminck & Schlegel, 1849 : Afrique sub-saharienne depuis l'Ethiopie et l'Ouganda jusqu'en Angola et Afrique du Sud (Province du Cap) mais aussi à Madagascar et aux Comores.