Nomenclature

Juglans ailanthifolia Carrière (1878)

Juglandaceae

Statut du taxon : accepté
Publication : in Rev. Hort. (1878) 414.
Synonymie : Juglans sieboldiana Maxim., 1873 ; Juglans cordiformis Maxim., 1873 ; Juglans allardiana Dode, 1909 ; Juglans sachalinensis Komatsu, 1915 ; Juglans ailantifolia var. cordiformis (Maxim.) Rehd.
Noms vernaculaires : noyer du Japon

 

Bibliographie

K. Kubitzki (edited by), Flowering Plants. Dicotyledons. Volume II, Collectif, 1993

Krüssmann Gerd, Cultivated broad-leaved trees & shrubs, Vol. 2, 1985.

D. J. Mabberley, The Plant-Book, (1ère edition 1990, 2e edition 1997, 3e edition 2009 et 4e edition en 2017).

 

Iconographie :

Jacques Urban : 1. inflorescences mâles et feuilles ; 2. écorce ; 3. carte de répartition naturelle ; 4. inflorescence femelle ;

5. infrutescence ; 6. bourgeons ; 7. noix de la forme cordiformis ; 8. coupe de la noix de la forme cordiformis ; 9. noix du type.

Description détaillée

 

Arbre d'environ 15-20 m de haut sur autant de diamètre avec une couronne étalée. Ecorce beige à gris-brun pâle ou gris foncé, lisse chez les jeunes sujets mais plus ou moins sillonnée et rugueuse chez les vieux sujets. Rameaux vigoureux légèrement pubescents ou à poils glandulaires avec des cicatrices de feuilles très visibles, beige non proéminentes. Bourgeon terminal vigoureux, conique-aplati de 10-15 mm de long, brun-ocre plus ou moins pulvérulent et protégé par 2 écailles valvaires. Les axillaires sont plus petits, cylindriques avec l'apex arrondi, brun-pourpré souvent au nombre de 4 à 10 dans les 5 cm en dessous du bourgeon terminal. Feuilles caduques alternes de 50-60 cm de long avec un rachis densément couvert de poils glanduleux. Elles sont composées de 9-17 folioles ovales à oblongues, subsessiles ou sessiles à bords à peine dentés, souvent irrégulièrement, tomenteuses puis glabres sur la face supérieure mais densément velues sur la face inférieures, notamment sur la nervure principale et les nervures secondaires au nombre de 15-18 paires et très saillantes. Base tronquée obliquement ou subcordée ; apex aigu à rarement acuminé. Les folioles basales sont plus petites mais la terminale est de même taille que les latérales moyennes (6-18 x 3-8 cm). Les inflorescences mâles sont des chatons pendants d'environ 15-20 (25) cm de long, solitaires ou groupés par 2 (3). Ils sont couverts de poils glanduleux au niveau des bractées. Les inflorescences femelles sont des épis dressés qui portent de 9 à 20 fleurs densément tomenteuses avec des poils pourprés sur l'ovaire ; stigmates bifides entièrement couverts de poils pourprés et de 6-8 mm de long. La floraison a lieu fin mars-début avril. Les infrutescences forment des grappes pendantes qui arrivent à maturité en septembre-octobre sous nos climats ; la coque verte est ovoïde et collante puis, une fois à terre, devient rapidement brune à noire en pourrissant. Les noix comestibles sont ovales à ovoïdes de 3-4 cm de long très pointues à son extrémité acuminée et subcordiforme à la base. Elles sont ocrées à brunâtres (teintées par le brou en décomposition), très dures, côtelées (6 côtes) avec des sillons émoussés ; la cloison interne est également solide et empêche l'extraction du cerneau sans le casser. Chez la forme cordiformis, les noix sont quasiment lisses et aplaties en forme de cœur avec un cloisonnage plus arrondi qui permet une extraction du cerneau au moins en deux moitiés. La nomenclature botanique ne retient pas cette forme en tant que population naturellepuisqu'elle est inconnue dans la nature ; elle est donc à considérer comme une forme horticole. Environ 90-100 graines au kilo pour le type et 120-130 pour la forme cordiforme.

 

En culture, germination en mars-avril. Les plantules produisent une racine importante qui peut atteindre rapidement 25-30 cm avant que n'apparaisse la tige feuillée qui, elle aussi, a une croissance rapide. En pleine terre la plantule peut atteindre 80 cm de haut à l'automne. Cette espèce aime les sols frais voire humides mais drainés et pousse très bien en sol drainé à sec en surface. Plein soleil et tout type de sols pas trop calcaires. Croissance rapide même sur sols pauvres en matière organique; à éviter dans les régions trop ventées. Son bois est lourd et solide mais hélas l'arbre ne développe pas naturellement un tronc assez haut pour une exploitation en bois d'œuvre, seulement pour la fabrication d'objets ou d'outils. Les premières grosses branches sont basses et étalées. Dans nos régions, ses fruits n'étant pas récoltés elle devient alors une espèce intéressante pour le maintien des écureuils qui n'ont aucune difficulté à ronger la coque en hiver et se régalent des noix en cours de germination au printemps.

 

Origine géographique : l’espèce est originaire du Japon et des iles Sakhalines mais elle a été introduite dans plusieurs régions du globe et s'y est naturalisée, notamment en Nouvelle Zélande, dans l'Est des USA et ça et là en Europe.

Jacques Urban, 2018.

 

Statut dans la nature : en danger ; vulnérable ; pas globalement menacée ; fréquente ; abondante
Culture en Europe : aucune ; occasionnelle ; peu commune ; commune ; abondante - Zone de rusticité : 5