Nomenclature

Famille : Juglandaceae A. Rich. ex Kunth 1824

Classe Magniliopsida - Ordre Fagales

 

Statut du taxon : accepté

Liens taxinomiques : Myricaceae, Rhoipteleaceae.
Publication : Anal. Sci. Nat. (Paris) 2: 343 (1824).
 
Bibliographie
Collectif , Flowering Plants of the World, VH Heywood, 1979.
Collectif, Flowering Plants. Dicotyledons. Volume II, 1993, Edited by K. Kubitzki
D. J. Mabberley, The Plant-Book, (1ère edition 1990, 2e edition 1997, 3e edition 2009 et 4e edition 2017).
Collectif, APG III (2009) (Angiosperm Phylogeny Group, version 2009)
 
Iconographie
VH Heywood, Flowering Plants of the World, 1979.
1. Juglans regia, feuille imparipennée (a), châton mâle sur le vieux bois (b), rameau terminal portant une fleur femelle avec ses stigmates plumeux (c), fruit (d), fruit sans la coque charnue (e), coupe dans un fruit qui montre les cotylédons à circonvolutions (f), allure de l'arbre (g).
 
 

 Description brève

 
C'est une petite famille d'arbres à feuilles le plus souvent caduques (chez certaines espèces subtropicales elles sont persistantes) dont les membres les plus connus sont les noyers (Juglans) puis les pacaniers et les cariers (Carya).
 

Distribution
La famille est originaire de l'Hémisphère Nord des régions tempérées à subtropicales, avec des extensions au Sud jusqu'en Inde, Indochine et les Andes en Amérique du Sud. Les espèces comestibles ont été largement introduites dans diverses parties du monde dont l'Europe occidentale depuis très longtemps.

 

Caractéristiques

 

En hiver les rameaux portent des bourgeons recouverts de poils bruns. Les feuilles sont alternes (rarement opposées, pennées et sans stipule. Les fleurs sont unisexuées et possèdent une bractée, mâle et femelle sur le même individu (plante monoïque). Les fleurs mâles sont habituellement groupées en châtons pendants et naissent sur les rameaux de l'année précédente. les fleurs femelle sont réunies en courts épis et prennent naissance sur les rameaux de l'année. Le périanthe est typiquement à 4 lobes mais il est souvent réduit voire avorté. Les fleurs mâles ont de 4 à 40 étamines libres groupées en 2 séries ou plus avec un court filet et des anthères biloculaires qui s'ouvrent dans leur longueur. Pollinisation assurée par le vent. L'ovaire des fleurs femelles est infère et consiste en 2 carpelles soudés qui forment un simple locule qui contient un ovule orthotrope érigé. Le style est court et porte 2 stigmates. Le fruit est une drupe ou une noix. Les graines n'ont pas d'endosperme.

 

Utilisation

 

La famille est bien connue pour ses noix comestibles desquelles on extrait aussi diverses huiles. Outre leur consommation directe elles entrent dans la composition de cosmétiques, de savons ou de peintures. Le bois de certaines essences est aussi une grande source de développement économique. Enfin plusieurs espèces sont ornementales mais peu de pépinières les proposent à cause du public qui ne les connait pas et de ce fait n'alimente pas la demande.

Jacques Urban, 2010.

Taxons inférieurs : 8 genres et environ 60 espèces acceptées à ce rang.

En gras les genres acceptés ; en normal, les genres synonymes ou possédant des espèces non encore résolues sur le plan taxinomique.

Alfaroa

Alfaropsis voir Englehardia

Annamocarya voir Carya

Carya

Cyclocarya

Engelhardia

Engelhartia voir Engelhardia

Hicoria voir Carya

Hicorius voir Carya

Juglans

Nux voir Juglans

Oreomunnea

Platycarya

Pterilema

Pterocarya

Scoria voir Carya

Wallia voir Carya

 

Classification

 

La famille est proche de celle des Rhoipteleaceae et des Myricaceae mais aussi des Hamamelidaceae et des Fagaceae. La famille a été divisée en 2 sous-familles par Manning en 1978 et que nous conservons ici :

 

Platycaryoideae (Oerst.) Manning (1979).
Comprend 1 seul genre et 2 espèces ; les fruits sont réunis en une infrutescence qui ressemble à un cône, fleurs mâles et femelles dans le même cône. Les bractées persistent après la dispersion des fruits. Bourgeons sans écailles.

 

Juglandoideae Eaton
Comprend 7 genres répartis par Manning en 3 tribus : Engelhardieae (Engelhardia, Oreomunnea et Alfaroa), Juglandeae (Juglans, Pterocarya et Cyclocarya) puis Hicorieae (Carya).  Dans cette étude, cette division en 3 tribus n'est pas retenue car elle ne propose pas une division en tribus issue d'une clé de classification botanique plus naturelle et équilibrée par rapport aux caractères communs entre les genres ; les genres Carya et Juglans sont quand même plus proches l'un de l'autre qu'ils ne le sont de Cyclocarya et Pterocarya alors pourquoi les séparer ? Au regard de la clé de classification ci-après, cette étude taxinomique propose seulement 2 tribus de même rang qui peuvent être elles-mêmes divisées en 2 sous-tribus bien que cela n'apporte pas plus de clarté à la vision taxinomique de la famille eu égard au nombre peu important de genres. D'ailleurs depuis 1979, plusieurs auteurs ont créé d'autres divisions, d'autres recombinaisons qui n'ont pas vraiment de sens puisqu'elles ont tendance à aboutir à créer quasiment des divisions ne comprenantqu'un seul genre ce qui est, avouez, plutôt ridicule, la sous-tribu devenant synonyme d'un genre ! C'est alors la sous-tribu des Caryinae (donc synonyme de la tribu des Hicorieae de Manning) et la sous-tribu des Juglandinae par D.E.Stone & P.S.Manos en 2001 ou la sous-famille des Engelhardioideae par Iljinsk. en 1990 qui ne comprend plus qu'un genre. Toujours le même problème en botanique : chacun écrit ce qu'il veut sans une procédure de classification homogène pour l'ensemble de la taxinomie or un botaniste n'est pas forcément un taxinomiste (voir Les cahiers du Naturaliste N°1).

 

Dans cette sous-famille, les fruits ne sont pas groupés en infrutescences qui ressemble à un cône mais sont allongées, souvent pendantes lorsqu'il y a de multiple fruits sinon elles sont érigées. Bourgeons habituellement avec des écailles (sauf chez Engelhardtia). Chez Juglans et Carya le fruit est une drupe. Une différence entre Juglans et Carya est que le premier produit des fruits indéhiscents (la coque charnue qui entoure la "noix" ne s'ouvre pas) et "sculptés" (c'est à dire avec des creux et des bosses) alors que chez le second les fruits sont déhiscents (la coque charnue s'ouvre et reste souvent sur l'arbre) et sont entièrement lisses.

 

Clé de classification * botanique proposée par J. Urban

 

1. Les inflorescences des 2 sexes sont dressées sur les rameaux ; les infrutescences sont des sortes de cônes dont les bractées fixées sur l'axe sont persistantes et ne tombent pas avec les graines. Graines aplaties ailées.

Sous-famille des Platycaryoideae (Oerst.) Manning (1979)

Platycarya Sieb. & Zucc. (1843)

 

1. Les inflorescences mâles sont des châtons pendants ; les infrutescences ne sont pas des cônes et les bractées tombent avec les graines, ces dernières n'ayant pas les caractères précédents.

Sous-famille des Juglandoideae (Eaton) Manning (1979)

 

2. Fleurs mâles ayant une bractée à 3 lobes et 2 bractéoles soudées ensemble (ou pas) en une pièce unique appelée prophyllum.

Tribu des Engelhardieae Manning (1979)

3. Prophyllum absent et la bractée qui ne grandit pas, reste à la base de la graine. Les bractéoles sont souvent caduques ou restent sur la graine.

Alfaroa Standley (1927)

3. Prophyllum présent. Les fruits sont des samares trilobées, résultat de la croissance de la bractée.

4. Feuilles alternes. Ailes du fruits trinervurées.

Engelhardia Lesch. ex Blume (1826)

4. Feuilles opposées. Ailes du fruits à nervures pennées.

Oreomunnea Oerst. (1856)

 

2. L'organe de réserve est un bulbe, le fruit est une capsule

Tribu des Juglandeae Nakai (1933)

3. Les fruits sont de petites noix de moins de 10 mm de long et entourées de samares ailées.

4. La noix est au centre d'une samare circulaire et perpendiculaire à l'axe. Les inflorescences mâles sont groupées par 2-3.

Cyclocarya Iljinsk. (1953)

4. La noix est entourée latéralement de 2 ailes obliques par rapport à l'axe et résultat de la croissance des bractées. Les inflorescences mâles sont solitaires.

Pterocarya Kunth. (1824)

3. Les fruits ne sont pas des samares ailées mais des noix de plus de 10-15 mm de long.

4. Le fruit est déhicent, l'enveloppe s'ouvre pas 4-6 valves pour libérer la noix. En général la foliole terminale est plus grande que les latérales..

Carya Nutt. (1818)

4. Le fruit est indéhicent ou à déhiscence incomplète, l'enveloppe se délite pour libérer la noix. En général les folioles latérales sont plus grandes que la terminale

Juglans L. (1753)

 

 

Ci-dessous, genres renseignés