Nomenclature
Equisetopsida - Ordre Equisetales
Statut du taxon : accepté
Publication : Essai sur les Propriétés Médicales des Plantes 49. 1804. (Jul 1804)
Liens taxinomiques : à définir.
Bibliographie
Collectif, Flowering Plants. Dicotyledons. Volume I, 1990, Edited by K. Kubitzki.
D. J. Mabberley, The Plant-Book, (1ère edition 1990, 2e edition 1997 et 3e edition 2009).
Description détaillée
Introduction
La famille des Equisetaceae ne comprend désormais qu'un seul genre (Equisetum, les prêles) présent dans le monde entier, depuis les régions méridionales de l'Amérique du Sud et de l'Afrique jusqu'au-dessus du cercle polaire arctique. Toutefois, la plus grande concentration d'espèces se situe entre 40° et 60° de latitude nord et seuls l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Antarctique ne possèdent aucunes espèces. Cette famille reste unique parmi les plantes vasculaires vivantes car les nombreuses caractéristiques uniques de son anatomie et de sa morphologie justifient qu'elle soit séparée en tant que classe distincte, subdivision ou même, pour certains auteurs, en tant que division du règne végétal, ce qui me semble quand même un peu excessif. Ce sont des plantes qui poussent sur des bancs de sable dégagés et ensoleillés, aux bords des rivières ou des lacs, dans les marais et toutes sortes d'endroits humides y compris dans des eaux libres ou stagnantes et diverses espèces habitent des bois ombragés et humides. En raison du remblayage généralisé des endroits bas et humides lors de la construction de routes ou de voies ferrées, certaines espèces sont devenues communes le long des routes et des talus de chemin de fer.
Caractéristiques
Ce sont des vivaces rhizomateuses à tiges caractérisées par un aspect articulé, à feuilles petites, verticillées et fusionnées en une gaine nodale (à chaque nœud). Une série de cannelures (crêtes et sillons) traversent les entre-nœuds et se poursuivent dans les gaines nodales en alternance avec les entre-nœuds successifs. En coupe, les tiges ont généralement un canal central proéminent et de petits canaux valléculaires (sous les sillons) et carinaux (sous les crêtes). Reproduction par des spores portées dans des sporanges allongés à déhiscence longitudinale sur des sporophylles groupés en cônes terminaux sur la tige principale ou occasionnellement sur des rameaux voire, chez certaines espèces, sur une tige spécialisée qui porte les cônes. Spores sphériques, vertes, du type à élatères (1) (haptères) (2) ; gamétophytes vert, terrestre.
Détails anatomiques
Des comptes rendus récents de Bierhorst (1971) et de Foster et Gifford (1989) résument la morphologie et l'anatomie du genre Equisetum. Le système des rhizomes est étendu et d'une grande importance dans la persistance et la propagation de ce genre. Il porte des racines, des tubercules (chez certaines espèces) et des branches aériennes. Ceux-ci commencent comme des bourgeons nodaux, à la base de l'entre-nœud au dessus et enfermés par la gaine nodale. Chaque bourgeon a un apex racinaire et un apex de pousse, mais souvent un seul se développera davantage. Tous sont des structures déterminées, le tubercule ne développant qu'un ou deux entre-nœuds qui se gorgent d'amidon.
Les pousses aériennes ont des nœuds et des entre-nœuds nettement définis parce que les feuilles sont verticillées et fusionnées dans une gaine nodale. L'entre-nœud est cannelé (crêtes et sillons) sur toute sa longueur, les crêtes deviennant les nervures médianes des feuilles (segments de gaine) pour se poursuivre jusqu'à leur pointe non fusionnée (dents de gaine). Les feuilles, et donc les crêtes d'entre-nœuds, alternent au niveau des nœuds adjacents. Les stomates se trouvent le long des sillons, dispersés ou en groupes de chaque côté voire en simples rangées de chaque côté. L'épiderme est recouvert d'une couche de silice qui développe une micromorphologie caractéristique. Des ramifications se développent régulièrement chez certaines espèces et sont irrégulières chez d'autres, seulement en réponse aux blessures des existantes. Elles sont identiques à la morphologie de la tige principale. À la base de l'entre-nœud se trouve un méristème intercalaire qui se développe à partir de la partie inférieure du primordium foliaire. Les bourgeons s'initient de manière exogène à partir de la cellule la plus haute du primordium de la gaine, entre les segments foliaires. Ceux-ci sont enfermés par la gaine nodale et éclatent à travers elle, en alternance avec les feuilles. Avec ses bourgeons nodaux, souvent dormants, et ses méristèmes intercalaires, ce genre peut être très variable dans sa morphologie brute ce qui a eu pour conséquence l'attribution d'un grand nombre de noms sans réelle valeur taxonomiques.
Dans la plupart des espèces les cônes terminent les tiges. végétatives mais dans quelques cas, les rameaux portant des cônes n'ont pas de chlorophylle, ne sont pas ramifiés mais sont succulents, avec des gaines élargies. Ceux-ci peuvent être éphémères, ou peuvent persister et devenir chlorophylliennes voire ramifiées après la disparition des spores. Le cône est constitué de verticilles de sporophylles, chacun étant une structure peltée avec environ six sporanges allongés pendant de la surface adaxiale. Les sporanges se déhiscent longitudinalement pour libérer les spores sphériques, ailés et chlorophyllés. Les spores ont une viabilité limitée (environ 1 semaine) et nécessitent de la lumière pour germer. Les gamétophytes sont épigés, peuvent atteindre environ 1 cm de diamètre et ont une partie basale parenchymateuse avec des rhizoïdes unicellulaires ventraux ainsi que des plaques de tissu chlorophyllien dorsalement.
Jacques Urban, 2020.
Lexique
1. lanières portées par des spores de prêles qui aident à leur dispersion
2. organe en forme de disque secrétant une substance adhésive qui sert à fixer le thalle sur un substrat rocheux.
Taxons inférieurs : 1 genre et 18 espèces acceptés à ce rang.
En gras les genre accepté ; en normal, les genres synonymes ou possédant des espèces non encore résolues sur le plan taxinomique.
Allostelites : voir Equisetum | Hyppochaete : voir Equisetum |