Nomenclature

Genre Petrocoptis A. Braun ex Endl. (1842)

Caryophyllaceae

Statut du taxon : accepté avec réserve (voir commentaires plus bas)
Publication : Gen. Suppl. 2:78 (1842)
Liens taxinomiques : Lychnis, Silene
Noms vernaculaires : aucun 
 
Bibliographie
Collectif, Flowering Plants. Dicotyledons. Volume II, 1993, Edited by K. Kubitzki
D. J. Mabberley, The Plant-Book, 2nd edition, 2004.
J. M. Montserrat y Martí, Flora y vegetación de la Sierra de Guara, 1986
Collectif, Flora iberica II Platanaceae - Plumbaginaceae ( partim), 1990
L.Villar, J.A. Sesé, J.V. Ferrández, Flora del Pirineo Aragonès Vol. I - 1997.
Description
 
Le nom de Petrocoptis signifie "qui fend les rochers". Les 8 taxons qui composent ce genre sont tous endémiques des Pyrénées et des Monts Cantabriques en Espagne. D'ailleurs seulement une espèce pousse sur le versant français et nombre d'entre elles ont une aire très localisée. Toutes sont des vivaces herbacées à feuilles opposées, entières et sans stipules. Les fleurs sont disposées en cimes terminales dichotomiques et varient du blanc au pourpre. On note 5 pétales, 5 styles et 10 étamines. Les graines sont noires et réniformes. Elles sont une des bases de la distinction des espèces qui se divisent en 2 groupes, celui dont les graines sont lisses et brillantes et celui dont les graines sont rugueuses et mattes. Les graines sont munies de poils au niveau de la partie qui sert de cordon ombilical entre la graine et l'ovaire. Ils ont une fonction particulière liée à l'écologie rupicole de ces plantes.

En effet, ce plumeau de filaments s'hydrate très facilement et devient rapidement mucilagineux. Cela permet donc à la graine d'augmenter son adhésion à la roche et de procurer l'eau nécessaire à la radicelle pour lui permettre de trouver la fissure la plus proche et ainsi pénétrer dans la roche. L'adaptation à la vie rupicole ne s'arrète pas là puisque les fleurs fécondées, initialement ouvertes à l'opposé de la roche, se tournent vers celle-ci afin que lorsque les capsules seront mûres, le maximum de graines tombe sur celle-ci et non pas sur le sol. De même, en été lorsque le soleil est brulant, les capsules mûres sont recouvertes par les feuilles qui deviennent plus glauques pour assurer une meilleure protection. Dans les zones ombragées, la couleur varie en fonction de l'orientation. Floraison entre mai et juillet.

En fait, pour le profane toutes ces espèces se ressemblent énormément aussi la classification et donc la nomenclature varie très régulièrement en fonction des auteurs. Toutes poussent dans les anfractuosités des rochers, principalement calcaires et forment souvent d'importantes touffes voire de belles colonies. En général elles préfèrent les endroits ombragés ou au moins frais plutôt que les rocailles sèches. Leur culture est celle des plantes rupicoles des zones légèrement humides, à savoir un substrat très drainant mais un arrosage régulier et en tout cas sans longues périodes de sècheresse. La germination des graines intervient en quelques jours et a priori ne nécessite pas d'une période prolongée au froid.

 

Statut du taxon
Au niveau nomenclatural, Mayol et Rosselló ont inclut en 1999 toutes les espèces dans le genre Silene comme du reste plusieurs espèces du genre Lychnis l'ont été par d'autres auteurs. Or le genre Silene est défini par une capsule avec 6-10 dents soit deux fois le nombre de styles de la fleur (3-5) alors que chez Lychnis et Petrocoptis ce nombre est identique : 5 dents et 5 styles. Donc je ne comprends pas pourquoi verser ce genre dans Silene quand la logique voudrait qu'il le soit dans Lychnis. Donc pour l'instant le genre Petrocoptis est conservé ici sur le fait qu'il se distingue nettement des deux autres par ses graines porteuses d'une arille développée et de Lychnis par une préfloraison imbriquée au lieu de retourné. Seule une étude plus complète permettra de dégager un statut définitif selon les règles de taxinomie des Cahiers du naturaliste. Vous trouverez la synonymie correspondante au niveau de chaque espèce. Pour des raisons de cohérence dans l'écriture des taxons et notamment celle des sous-espèces, il a fallu provisoirement modifier les noms d'auteurs bien qu'aucune publication papier n'ait pu avoir lieu comme c'est l'usage et ce, malgré les outils informatiques qui permettraient, via un centre officiel de taxinomie, gestionnaire et modérateur des modifications, d'afficher en temps réel des commentaires puis le statut définitif. En effet, c'est dommage que la taxinomie ne soit pas laissée à des taxinomistes au lieu que chaque auteur valident ses propres modifications par une simple publication à laquelle il est quasi impossible d'avoir accès. Une centralisation des données s'impose depuis des années et pourtant ...

 

Clé des espèces proposée par J. Urban

 

1. Graines lisses et brillantes. Arille composé de poils cylindriques : Sous-genre Petrocoptis
2. Graines de moins de 1 mm de diamètre.
3. Calice de moins de 10 mm : pyrenaica
3. Calice de plus de 10 mm : grandiflora
2. Graines de plus de 1 mm de diamètre.
Plantes dont les feuilles ne sont pas disposées en rosette : pyrenaica subsp. pseudoviscosa

 

1. Graines rugueuses et mates. Arille composé de poils claviformes ou filiformes ou les 2 : Sous-genre Crassifolia.
2. Arille de moins d'un tiers de la graine avec des poils claviformes.
3. Feuilles basales dont le limbe se retrécie en un pétiole large. Calice de 11-13 mm : montserratii subsp. crassifolia
3. Feuilles basales dont le limbe se retrécie en un pétiole mal défini. Calice de 8-9 mm : montserratii
2. Arille de plus d'un tiers de la graine avec des poils filiformes ou graduellement élargis ou les 2 en mélange.
3. Feuilles caulinaires plus étroites que celles des tiges basale : pardoi
3. Feuilles caulinaires plus larges que celles des tiges basale : pardoi subsp. guarensis

 

C'est Rothmaler qui, en 1942, propose une division du genre en sections : la Section Petrocoptidella qui deviendra la Section Petrocoptis et la Section Petrocoptidion qui deviendra la Section Crassifolia. Il divise alors la première en 2 séries selon le critère de la taille de la graine : Série Microspermae et Série Macrospermae. La découverte de nouveaux taxons dans les années 1970 a permis de compléter cette classification reflétée par la clé de détermination précédente.

Taxons inférieurs : 4 espèces acceptées à ce rang.

La flèche (→) remplace "voir Petrocoptis" suivie du nom de l'espèce.

Petrocoptis crassifolia → montserratii

Petrocoptis grandiflora

Petrocoptis guarensis → pardoi

Petrocoptis hispanica → pyrenaica

Petrocoptis montsicciana → pardoi

Petrocoptis montserratii

Petrocoptis pardoi

Petrocoptis pseudoviscosa → pyrenaica

Petrocoptis pyrenaica