Nomenclature
Myrtaceae
Statut du taxon : accepté
Publication : Sertum Anglicum seu Plantae Rariores quae in Hortis juxta Londinum, Imprimis in Horto Regio Kewensi Excoluntur, ab Anno 1786 ad Annuum 1787 Observatae. Paris
Liens taxinomiques : Angophora, Corymbia.
Noms vernaculaires : eucalyptus, gommier, mallee.
Bibliographie
Collectif, Flora of Australia Volume 19, Australian Government Publishing Service, Canberra, 1988.
D.J Boland, M.I.H.Brooker & J.W Brooker, Eucalyptus seeds, 1980.
Brooker & Kleining, Field Guide to Eucalypts, en 3 volumes, 1999 (Vol 1), 2001 (Vol 2) et 1994 (Vol 3).
Collectif, Euclid, Eucalypts of Australia, CSIRO (Compact Disc), 2006.
Urban Jacques, Les cahiers du naturaliste N°41. Monographie du genre Eucalyptus, révision 2024.
Beaucoup d'idées reçues circulent sur les eucalyptus mais hélas beaucoup sont fausses. D'abord ils aiment des sols fertiles, bien drainés tout en étant frais en été (au moins en profondeur), certaines espèces recherchant même l'humidité. Ensuite beaucoup d'espèces supportent de fortes gelées et bien que les limites soient encore mal connues, on peut estimer que près de 100 espèces sont rustiques entre -7°C et -18°C contrairement au genre Corymbia qui compte peu d'espèce rustiques.
La majorité possède dans leur pays une adaptation au feu qui devient une adaptation au gel dans nos régions : les bourgeons cotylédonaires se transforment en un renflement ligneux au niveau du sol. Ainsi lorsque le gel est trop sévère il suffit de protéger la base du tronc pour éviter la mort de l'arbre. Certaines espèces tropicales peuvent ainsi être cultivées en enterrant la souche et produire chaque année des rameaux sur plus de 1,50 m de haut. Enfin, beaucoup se prêtent à la culture en conteneur et donne de magnifiques potées fleuries et parfumées sous la forme d'arbres "japonisés" (gros bonsaïs).
Si vous disposez d'un balcon bien ensoleillé vous pouvez avoir des eucalyptus en pot car le choix des feuillages et des floraisons est important. Les graines sont souvent très petites et un sachet en contient plusieurs dizaines qui germent facilement entre mars et août. Même dans un petit jardin et dans le nord de la France, il est possible de cultiver des eucalyptus. Pour éviter une hauteur trop importante, vous pouvez le tailler dès la troisième année afin de le conduire sur plusieurs troncs. Seul le vent peut, dans les régions où il est fréquent, être un problème pour la plante mais la taille permet d'y remédier.
Phénogramme de la Tribu des Eucalypteae au sein des Myrtaceae
(Extrait de la Monographie du genre Eucalyptus cité en référence)
Jacques Urban, révision 2024.
Classification phénotypique du genre Eucalyptus
1.Inflorescences toutes composées (paniculées) terminales ou axillaires mais toujours sans bourgeon végétatif au-delà de l’inflorescence.
2. Pétales et sépales présents.
Sous-genre Angophora (Cav.) Brooker
2. Pétales et sépales absents.
3. Inflorescences toujours terminales. Il n'y a jamais d'inflorescences axillaires et elles sont tou jours au-dessus de la couronne. Fruits ligneux à paroi nettement épaisse, très rarement fine et souvent de plus de 10-12 mm de long. Fruit presque toujours à 4 valves, rarement 3 ou 5.
Sous-genre Corymbia (Hill & Johnson) Brooker
3. Inflorescences axillaires ou axillaires et terminales mêlées mais jamais terminales seules. Fruits ligneux à paroi souvent fine autour de 8-10 mm de long et rarement épaisse (Section Maculatae). Fruit presque toujours à 3 valves très rarement 4.
Sous-genre Blakella (Pryor & Johnson ex Brooker) Parra-Os. & Ladiges
1.Inflorescences simples ou composées (paniculées) dans de rares cas (1) le plus souvent axillaires et rarement terminales mais ayant un bourgeon végétatif présent au-delà de l’inflorescence.
2. Présence d'un operculum pétaloïde et de sépales libres à la base de l'hypanthium ou de sépales relictuels très petits sur l'operculum pétaloïde. Cotylédons toujours réniformes, rarement oblongs-orbiculaires (curtisii) ou bilobés (phoenicea)..
Sous-genre Eudesmia (R. Br) L.A.S.Johnson & K.D.Hill (2)
2. Pas d'operculum pétaloïde et de sépales relictuels visibles comme définis précédemment.
3. Un seul operculum et ovaires à 2 ou 4 rangées d'ovules(le plus souvent 2 rangées). Cotyledons toujours réniformes.
Sous-genre : Monocalyptus D.J. Carr & S.G.M. Carr. (3)
3. Deux operculums et 4 rangées d'ovules ou plus. Cotylédons bilobés, bissectés ou réniformes.
Sous-genre : Symphyomyrtus (Schauer) Brooker.
(1) Chez ces certaines espèces du sous-genre Symphyomryrtus, les inflorescences donnent l'impression d'être terminales et sont parfois paniculées ; cela pourrait nous orienter à les classer dans le genre Corymbia. En réalité le résultat est provoqué par l'avortement ou la dormance des bourgeons végétatifs terminaux ; la reprise de végétation peut se produire et donner ainsi à l'inflorescence une position axillaire qui ne se produit pas chez Corymbia. Ceci étant une clé de classification, il est très difficile de se contenter d'une seule observation ponctuelle du taxon pour s'en apercevoir ; la classification se base sur plusieurs observations à différents stades alors que la détermination se fonde sur l'observation du moment.
(2) J'ai volontairement inclus ici 3 espèces (curtisii, tenuipes et cloeziana) habituellement classées dans 3 sous-genres monospécifiques alors qu'elles ont pourtant des sépales relictuels et souvent des cotylédons réniformes comme chez Eudesmia. En fait ce sont des espèces intermédiaires avec le sous-genre Monocalyptus mais aussi avec le genre Corymbia. Voir la description du sous-genre Eudesmia.
(3) J'ai conservé Monocalyptus en tant que nom de ce sous-genre au lieu d’Eucalyptus attribué par Brooker pour raison de clarté. En effet, quoi de plus propice à la confusion que de nommer un sous-ensemble par le même nom utilisé au rang précédent ? Le pire c'est que Brooker utilise aussi le nom Eucalyptus pour désigner une section ce qui donne, le délire taxinomique suivant pour certaines séries : Genre Eucalyptus, Sous-genre Eucalyptus et Section Eucalyptus ! Manquerait-on d'imagination chez les botanistes ou est-ce l’opportunité d’effacer un nom d’auteur pour le remplacer par le sien ? Par contre Monocalyptus créé par le couple Carr semble ne pas avoir fait l’objet d’une publication officielle mais est-ce si important à ce niveau et faudrait-il le rejeter alors qu’il est très explicite sur les espèces qu’il rassemble ? De grâce, un peu de pragmatisme !
Espèces rédigées. La flèche (→) remplace "voir Eucalyptus" suivie du nom de l'espèce.
Eucalyptus acerina → pauciflora Eucalyptus byrnesii → greeniana Eucalyptus capricornia → dichromophloia Eucalyptus catenaria → watsoniana Eucalyptus chlorolampra → haematoxylon Eucalyptus debeuzevillei → pauciflora |
Eucalyptus ellipsoidea → erythrophloia Eucalyptus hedraia → E. pauciflora Eucalyptus lamprocardia → grandifolia Eucalyptus leichhardtii → peltata Eucalyptus ligans → clarksoniana Eucalyptus mesogeotica → deserticola |
Eucalyptus niphophila → E. pauciflora Eucalyptus novoguinensis → clarksoniana Eucalyptus pliantha → cadophora Eucalyptus pocillum → erythrophoia Eucalyptus stypophylla → ferruginea |